Sur les rayons des bibliothèques, je vis un monde surgir de l'horizon.-Jack London -

Autobiographie

C’est une passion inaltérable pour l’écrivain Stig Dagerman qui conduisit Cécile, au sortir de l’adolescence, jusqu’en Suède où elle s’immergea pendant plus d’un an dans des lectures nordiques aux ambiances sombres et rapporta de ce pays une intense mélancolie qui ne la quitterait plus.
A l’âge adulte,  les lectures se multiplièrent, inhérentes à sa vie et pour être toujours proche des livres,  elle occupa la fonction de documentaliste. Satisfaite de cette activité routinière et rassurante,  elle  devint une mère  apaisée et tranquille, jusqu’au 11 septembre 2001 où un puissant cataclysme malmena son équilibre. Au milieu du chaos, Titouan naquit et la laissa fragile et inquiète. Le souffle mélancolique menaçait de nouveau. Mais à l’aide de sourires enfantins et de lectures jamais interrompues, Cécile sortit bientôt de sa torpeur, s’ouvrit au monde extérieur, manifesta de l’énergie.
Au fil du temps, la course à pied libéra son corps et son esprit. Chaque foulée, de plus en plus régulière, de plus en plus vive et allongée,  garantit sa vitalité et sa joie de vivre.  Mais une blessure nette les stoppera. Et la douleur, longue et pénétrante, aspirera son existence, comme une folie ingérable, l’éloignant des siens et des autres. Confrontée à ce corps meurtri,  elle cherchera, par habitude, l’apaisement dans ses lectures et trouvera cette fois, à travers les mots, une matière capable d’analyser ses souffrances et de les atténuer. Alors elle en usera, de la lecture elle passera à l’écriture de ses lectures, puis doucement et discrètement à l’écriture de soi.
Cécile PELLERIN







17 février 2013