La prochaine rencontre aura lieu mercredi 23 mars 2016 à 20 heures chez Isabelle.
Prochaine lecture commune, un peu de théâtre
Art de Yasmina Reza (Magnard)
C'est l'achat d'un tableau qui vient semer le trouble entre deux amis de toujours. Serge, esthète éclairé, acquiert pour une somme exorbitante ce qu'il considère comme un summum de l'art contemporain : une toile... blanche. Mais voilà, Marc ne peut se retenir d'exprimer son exaspération et bientôt sa fureur devant cette attitude si convenue et finalement si décevante de la part d'un homme qu'il croyait connaître et aimer comme un frère. Pièce remarquable de finesse et d'intelligence, Art a remporté un succès international tout en révélant un véritable auteur.
En effet, la rencontre avec la star va rapidement déstabiliser Feller, tant l'aura de ce personnage singulier impose à la relation thérapeutique une couleur spécifique. De retour de sa première visite en Russie depuis son célèbre saut vers la liberté, Noureev est extrêmement déprimé et lui en confie la raison, marquant le début d'une cure peu orthodoxe : voyage dans l'histoire de cette légende vivante, mais aussi affrontement au cours duquel vont se déployer jeux de pouvoir et de fascination... de l'artiste mondialement connu ou du praticien expérimenté, qui va réellement mener la danse et devenir le psychanalyste de l'autre ?
Nathalie
Rudik, l'autre Noureev de Philippe Grimbert (Plon)
C'est la rencontre entre un psychanalyste, Tristan Feller qui reçoit le tout Paris et Rudolf Noureev. Le cadre classique de la thérapie psychanalytique ne tient plus avec Noureev. En quoi cette rencontre va-t-elle changer le psychanalyste fasciné par le personnage charismatique de Noureev? Comment Noureev va-t-il pouvoir faire un bout de chemin pour dire sa souffrance? Une écriture simple, un rythme fluide, des chapitres courts. Une nouvelle collection de chez Plon, à découvrir.
"Cette collection a pour ambition de réinventer de grandes personnalités en leur donnant une nouvelle vie de personnages de romans." Amanda Sthers, directrice de collection
Tristan Feller, psychanalyste parisien, a la réputation de recevoir dans son cabinet grand nombre de célébrités du monde du spectacle ou de la littérature. Une rencontre avec un patient hors du commun va bousculer ses habitudes d'analyste et l'amener, à son corps défendant, à vivre sa pratique sous un jour différent Un coup de téléphone sera à l'origine de ce bouleversement : le majordome du célèbre danseur Rudolf Noureev sollicite pour ce dernier un rendez-vous dans les plus brefs délais. Intrigué par cette façon pour le moins inhabituelle de procéder, le psychanalyste se surprend à accepter ce qui va constituer la première d'une longue série d'entorses à ses principes.
J'ai toujours ton cœur avec moi de Soffía Bjarnadóttir (Zulma)
Phénix excentrique tant de fois ressurgi de ses cendres, Siggý n’est plus. Elle qui n’a jamais été là pour personne a légué à sa fille Hildur son mal étrange et une petite maison jaune sur l’île de Flatey.
Une lettre de sa mère pour seul viatique, Hildur s’embarque vers ce point minuscule perdu dans l’océan. Avec pour ange tutélaire l’homme aux yeux vairons. Et une foule de souvenirs sans pareils – les extravagances de Siggý et de son voisin Kafka, les mantras de grand-mère Láretta contre les idées noires, l’appel des phoques sacrés ou les fantômes de la rue Klapparstígur... Qui tous portent la promesse d'une singulière renaissance. Comme une consolation venue d’ailleurs, J’ai toujours ton cœur avec moi est la belle chronique de ces quelques jours sans boussole – mélancolique, insolite et décalée.
C'est donc l'histoire de la guerre après la guerre, de la vengeance, de la difficulté de vivre après les camps de la mort. Les personnages sont dépeints avec beaucoup de justesse, aucun (sauf sans doute Darlac) n'est totalement bon ou mauvais. Beaucoup de sensibilité dans l'écriture, de beaux personnages, peut-être quelques longueurs mais qui servent des descriptions soignées. J'ai parfois eu l'impression de lire un film en noir et blanc, avec des odeurs de rue sous la pluie et de troquets enfumés.
Bordeaux dans les années cinquante. Une ville qui porte encore les stigmates de la Seconde Guerre mondiale et où rôde la silhouette effrayante du commissaire Darlac, un flic pourri qui a fait son beurre pendant l'Occupation et n'a pas hésité à collaborer avec les nazis. Pourtant, déjà, un nouveau conflit qui ne dit pas son nom a commencé ; de jeunes appelés partent pour l'Algérie. Daniel sait que c'est le sort qui l'attend. Il a perdu ses parents dans les camps et, recueilli par un couple, il devient apprenti mécanicien. Un jour, un inconnu vient faire réparer sa moto au garage où il travaille. L'homme n'est pas à Bordeaux par hasard. Sa présence va déclencher une onde de choc mortelle dans toute la ville, tandis qu'en Algérie d'autres crimes sont commis...
"Ce ne sont pas des passionnés de la brocante. Ils hésitent à s’enquérir du prix d’une paire de fauteuils, de couverts en argent. Ils s’éloignent de quelques pas, s’annoncent le prix revendiqué, et l’un deux lance alors : “ Ma grand-mère avait les mêmes ! ” Cela tombe comme une critique de ce marché de dupes où les choses sont vendues infiniment trop cher ».
Un best-seller d'après-guerre aux États-Unis, oublié ensuite car jugé trop bourgeois par la vague hippie et enfin salué dans les années 80 comme une œuvre majeure. Traduit dans plus de vingt-cinq langues, adapté au cinéma en 1956, source d'inspiration de la série Mad Men, L'Homme au complet gris retrace l'émouvante trajectoire d'un homme tiraillé entre amour familial et ambition sociale, dans le Manhattan des années 50. Un livre culte.
Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu'elle aperçoit derrière la vitre : Jason et Jess. Un couple qu'elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l'être par le passé avec son mari, avant qu'il ne la trompe, avant qu'il ne la quitte. Mais un matin, elle découvre un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Quelques jours plus tard, c'est avec stupeur qu'elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu...
1961. Après avoir vu La Vérité de Clouzot, inspiré de sa vie et dans lequel Brigitte Bardot incarne son rôle de meurtrière, Pauline Dubuisson fuit la France et s'exile au Maroc sous un faux nom. Lorsque Jean la demande en mariage, il ne sait rien de son passé. Il ne sait pas non plus que le destin oblige Pauline à revivre la même situation qui, dix ans plus tôt, l'avait conduite au crime. Choisira-t-elle de se taire ou de dire la vérité ? Jean-Luc Seigle signe un roman à la première personne où résonnent les silences, les rêves et les souffrances d'une femme condamnée à mort à trois reprises par les hommes de son temps.
La fille du train de Paula Hawkins (Sonatine)
La fille du train, succès mondial (le film qui en est adapté sort dans quelques mois), est un roman bien construit, très facile à lire, difficile à lâcher quand on l’a commencé. La fille du train, c’est Rachel, chômeuse, alcoolique, lâchée par son mari. C’est elle qui déclenche l’enquête et ses rebondissements. Les personnages sont assez caricaturaux, le roman manque d’atmosphère, de
finesse, mais on n’a pas le temps de s’arrêter à ces détails, on est pressé de connaître la fin, malheureusement assez prévisible. Pas de la grande littérature, mais un bon divertissement.
Vous ne voyagerez plus jamais comme avant... Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller et revenir de Londres. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe une jolie maison.
Courir après les ombres de Ségolène Vinson (Plon)
C’est un livre sur la lutte inégale entre la poésie et l’humanisme contre un système économique mondial cynique, qui détruit tout sur son passage, nature, peuples et individus.
On suit Paul dans ses voyages, ses escales, ses rencontres, ses amours. Ségolène Vinson offre un roman noir sur les ravages de la mondialisation, à travers les portraits de personnages forts.
C’est un beau livre, bien écrit, qui associe parfaitement les formes documentaire et romanesque.
Du détroit de Bab-el-Mandeb au golfe d'Aden, Paul Deville négocie les ressources africaines pour le compte d'une multinationale chinoise. De port en port, les ravages de la mondialisation lui sautent au visage et au cœur la beauté du monde dont il ne peut empêcher la destruction. Les merveilles qui ne s'achètent pas ne risquent-elles pas de disparaître dans un système où toute valeur se chiffre ? Paul se met alors à chasser un autre trésor : les " écrits jamais écrits " d'Arthur Rimbaud – il veut le croire, le marchand d'armes n'a pas tué le poète. Inlassablement, il cherche. Trouvera-t-il plus que le soleil aveuglant, la culpabilité d'être et la fièvre ?
Isabelle
Après la guerre de Hervé le Corre (Rivages poche)
Ce roman policier se passe à Bordeaux dans les années 50. Intitulé "Après la Guerre" mais la guerre est encore présente : la 2ème guerre mondiale encore toute proche, l'épuration (tout n'est pas encore soldé) et la guerre d'Algérie qui débute. L'histoire très sombre tourne autour de trois personnages dont les destins sont liés. Le commissaire Darlac, flic pourri et collabo, enrichi par la guerre, mais qui a pourtant survécu à l'épuration. Personnage cynique et violent il prend peu à peu conscience qu'à travers les victimes de plusieurs meurtres qui surviennent dans son entourage quelqu'un cherche à l'atteindre. Daniel Delbos jeune mécano, amateur de cinéma, hanté par le souvenir de ses parents morts en déportation. Récemment appelé à partir en Algérie, il s'interroge avec ses amis sur ce que doit être sa position dans cette guerre qui débute. Partir ou déserter ? Le troisième personnage est un fantôme revenu à Bordeaux pour se venger.
Cécile
Il reste la poussière de Sandrine Collette (Denoël)
Patagonie. Dans la steppe balayée de vents glacés, un tout petit garçon est poursuivi par trois cavaliers. Rattrapé, lancé de l’un à l’autre dans une course folle, il est jeté dans un buisson d’épineux.
Cet enfant, c’est Rafael, et les bourreaux sont ses frères aînés. Leur mère ne dit rien, murée dans un silence hostile depuis cette terrible nuit où leur ivrogne de père l'a frappée une fois de trop. Elle mène ses fils et son élevage d’une main inflexible, écrasant ses garçons de son indifférence. Alors, incroyablement seul, Rafael se réfugie auprès de son cheval et de son chien. Dans ce monde qui meurt, où les petits élevages sont remplacés par d’immenses domaines, l’espoir semble hors de portée. Et pourtant, un jour, quelque chose va changer. Rafael parviendra-t-il à desserrer l’étau de terreur et de violence qui l’enchaîne à cette famille?
Compte-rendu du comité de lecture du mercredi 27 janvier 2016
Etaient présentes : Solange, Nathalie, Suzanne, Anne-Hélène, Isabelle, Sylvie et Cécile.
Ma grand-mère avait les mêmes de Philippe Delerm (Points)
Un minuscule livre inintéressant, insipide, inconsistant et incroyablement long à lire malgré sa faible épaisseur !!! Seul l'écriture est soignée, parfois même un tantinet trop , comme si Delerm éprouvait le besoin de caser « du beau vocabulaire » pour contrecarrer les « phrases anodines » du bon peuple … Pourtant le titre était prometteur : « Ma grand-mère avait les mêmes » - « Les dessous affriolants des petites phrases »- Les petites phrases choisies sont étonnantes !!! « Qu'est-ce que vous allez faire aujourd'hui ? » « Par contre je veux bien un stylo » « N'oubliez pas d'éteindre vos portables » « Je préfère Trouville à Deauville » « Je vais prendre les matchs un par un » « Que son frère. » Chacune de ces petites phrases est l'occasion pour Delerm d'un mini développement d'une page et demi qui n'est ni très fouillé , ni très original .Avec ce recueil , Delerm apparait comme un auteur bobo ,suffisant et s'estimant au-dessus du lot . Mais qui veille tout de même à avoir un regard bienveillant sur ses congénères et leurs expressions anodines pour ne pas paraître politiquement incorrect et présomptueux.
Sylvie
L'homme au complet gris de Sloan Wilson (Belfond)
Roman présenté dans la collection "vintage", écrit en 1955 , il présente effectivement une forme un peu désuète et très classique : au départ, présentation du décor, suivie de celle des personnages , une écriture sans surprises ni difficultés . Comme une impression de déjà vu ou de déjà lu … Et pourtant Sylvie a glissé dans ce livre pour se laisser transporter dans le New- York des années 50 et au cœur d'une famille typique de la middle-class américaine. La gentille femme au foyer qui s'occupe de ces trois enfants dans un pavillon un peu défraichi pendant que son héros de mari récemment revenu de la guerre se débat pour subvenir aux besoins de la famille. Ils aspirent à une vie différente. Une nouvelle maison, davantage de confort, une réussite professionnelle plus visible … Une nouvelle opportunité d'emploi se présente pour Tom , il va accepter et se rendre rapidement compte des conséquences sur sa vie personnelle. Jusqu'où doit-on aller pour réussir ? Comment trouver son équilibre dans une société ou tout vous pousse à aller de l'avant ? Comment trouver sa propre voie ? Comment survivre dans un monde de loups en surmontant ses failles et blessures intérieures héritées de la guerre ? Des personnages masculins intéressants à mon avis : Tom le père de famille, Hopkins le PDG et aussi le juge qui prend tellement à cœur chacune de ses affaires. Les femmes par contre n'ont pas beaucoup voie au chapitre dans ce roman … Effet d'époque ? Au final, lecture agréable même s'il est probable que ce roman ne restera pas gravé dans ma mémoire
Solange
Je vous écris dans le noir de Jean-Luc Seigle (J’ai lu)
Jean-Luc Seigle raconte l’histoire de Pauline Dubuisson à la première personne, en s’adressant sous forme d’une longue lettre à l’homme qu’elle est sur le point d’épouser, et qui ne la connait pas sous sa véritable identité. On a l’impression que c’est Pauline elle-même qui a écrit le livre pour dire sa vérité, ce qui rend encore plus forte et bouleversante sa terrible histoire. Une femme coupable de meurtre, mais une femme victime d’une violence extrême, broyée par la morale d’une époque. Une femme qui a très jeune connu l’horreur, qui ne demandait qu’à aimer et être aimée, une femme condamnée à la solitude et au rejet.
Sur les rayons des bibliothèques, je vis un monde surgir de l'horizon.
-Jack London -