CP. Le film de Claude Barras, Ma vie de courgette (2016) est inspiré de votre roman et a connu un très beau succès. Avez-vous participé à sa réalisation ? Qu’en avez-vous pensé, personnellement ? Ce film a-t-il changé votre vie, vous-a-t-il amené de nouveaux lecteurs ? D’autres projets cinématographiques sont-ils en cours ?
GP. Non, du tout. Cela ne me viendrait pas à l’esprit. Je serais même gêné si l’on me proposait de participer à une réalisation cinématographique. Les réalisateurs qui s’intéressent à mes livres ont une projection très personnelle et intime mais s’il existe des ponts entre nous, c’est plutôt pas mal.
J’ai adoré le film, j’en suis même assez fier et j’ai trouvé cela très bien de ne rencontrer Claude Barras pour la 1ère fois qu’au festival de Cannes. C’était un moment magique, un moment qui a sans doute changé certaines choses de ma vie. Il m’a donné plus confiance en moi, c’est certain. Il a peut-être aussi changé le regard des autres sur moi, au sens large.
Les producteurs s’intéressent un peu plus à mes livres depuis ce succès. Certains journalistes également. J’ai participé à des émissions, ai donné lieu à des articles dans des médias que je n’avais jamais touchés jusqu’à présent. Mais je reste un inconnu célèbre et cela me va très bien.
Les ventes (en poche principalement) de mon roman Autobiographie d’une courgette (2001) ont réellement augmenté. Entre octobre et janvier, 30 000 exemplaires supplémentaires ont été vendus.
Depuis, Le Vertige des falaises et L’été des lucioles ont été achetés pour la télévision.
CP. De quoi parlera votre prochain roman ?
GP. D’amour dans tous les sens du terme : filial, en couple. Il y aura une adolescente de 16 ans. Je cherche à montrer comment nos vies sont fragilisées par un événement dont on ignore tout mais qui va bouleverser tout ce qu’on a construit, tout ce qu’on a essayé d’être, face à l’adversité. Sa sortie chez Plon est prévue en 2019.
CP. Quel est votre dernier livre lu et aimé ?
GP. Le dernier livre de Laurent Nunez, L’énigme des premières phrases (Grasset). Dans ce livre étonnant et jouissif, l’écrivain revisite les classiques par leur première phrase. Il s’intéresse ainsi aux premières phrases d’une vingtaine d’œuvres et rend compte de tout ce que ces premières phrases laissent deviner d’une œuvre et de son auteur. C’est incroyablement bien fait.
CP. Quels auteurs vous inspirent particulièrement ?
GP. C’est plutôt la vie qui m’inspire. Elle est tellement riche. Ce sont les rencontres, les hasards qui me donnent envie d’écrire plus que les livres que je lis.
CP. Lorsqu’on lit beaucoup, se lancer dans l’écriture romanesque, n’est-ce pas un peu difficile ?
GP. Volontairement, je sépare ces deux activités. Lorsque j’écris, je ne pense pas à la façon dont les autres écrivains (que j’ai lus) écrivent. J’ai mon propre univers. Ecrire n’est pas un métier. Pour moi, c’est vital et si je découvre un livre subliment écrit, je ne vais pas le comparer au mien.
J’ai commencé à écrire bien avant de devenir attaché de presse. Je suis rentré dans l’édition à 25 ans, j’ai écrit mes premières nouvelles à 12 ans. Par contre, j’ai été publié après être devenu attaché de presse. En fait, j’ai tardé à montrer mes textes. Je n’avais jamais pensé qu’un jour mes nouvelles pourraient être publiées ou que j’en ferais des romans. Certaines sont visibles sur mon propre site. Aujourd’hui, j’ai un projet avec un éditeur pour les publier.
Merci à Aude Mignon et à la Librairie Le Failler (Rennes) pour avoir facilité la rencontre.