Sur les rayons des bibliothèques, je vis un monde surgir de l'horizon.-Jack London -
Mode d’emploi pour une insomnie réussie
Ce guide ne prétend pas évoquer l’insomnie d’opérette, celle qui se déclenche la veille d’un examen ou lorsque l’enfant a vomi toute la nuit. Non, il s’agit bien ici de l’insomnie magistrale, celle qui pénètre en profondeur la nuit et s’installe pour durer, celle qui malmène l’équilibre. La Vraie, la seule digne d’intérêt.
Tout d’abord, sachez qu’une mauvaise nuit s’anticipe. Comme l’être anxieux, soyez capable, dès l’aube de vous répéter, tel un leitmotiv et plusieurs fois par heure si nécessaire : « pourvu que je dorme cette nuit ». Adoptez cette attitude et créer ainsi l’ambiance propice à l’insomnie.
Si vous avez des tensions familiales ou professionnelles à libérer, attendez un peu et ressassez toutes ces contrariétés au moment du coucher. L’insomnie devrait gagner davantage en qualité et frôler l’excellence.
Enfin, pour parfaire cette entreprise, faites-vous aider de la culture. Avant de vous mettre tôt au lit, écoutez, par exemple, Anthony and the Jonhson’s ou regardez le dernier film d’Almodovar « La piel que habito ». Vous devriez aisément intensifier cet état de malaise et d’oppression.
Commencez à vous sentir mal, à être angoissé, vivez au mieux ces sensations positives qui doivent vous mener au succès. Mais n’oubliez pas, l’insomnie se bonifie souvent avec l’expérience. Plus vous en vivrez, moins vous les supporterez mais plus elles seront magistrales dans leur réalisation. Et vous pouvez dormir sur vos deux oreilles, d’une insomnie réussie, nul ne vous jalousera.
Cécile PELLERIN
20 janvier 2012