Coq-à-l’âne : la bibliothécaire
Une bibliothèque remplie de vers à soieDans une ville de chiens de basse-courUne rangée de livres mal éteints brûle d’ennuiAutour d’une bibliothécaire énigmatique et brochée
Des textes s’effilochent, des pages se détricotentLe papier gratte et le poète s’endortLa ligne est rouge ou verte, la traversée policièreUn roman s’époumone, un essai se disloque
Peu à peu un dictionnaire s’évanouitSes lettres en souffrance se décomposentOn a perdu l’encyclopédique bibliothécaireAu milieu des ombres, elle a éteint le thriller
Plus de drame, le chapitre fléchitLa comédie est noire et il pleutLa bibliothèque gît sur le versLe vers à soi qu’elle asticote chaque jeudi
Cécile PELLERIN