Sur les rayons des bibliothèques, je vis un monde surgir de l'horizon.-Jack London -
Le marque-page
Le marque-page est un signe matériel que l’on insère entre deux pages.Il est souvent de forme rectangulaire, en carton semi-rigide, pas très large,Mais suffisamment allongé pour dépasser du livre au sein duquel il officie.
Il permet de retrouver facilement un passage. Utile aussi pour faire une pause,Passer à autre chose.Placé à l’horizontale, uniquement en période de grande fatigue, de difficultés de concentration,Il évite le saut intempestif des lignes et la lecture approximative,Ou à la légère.
Le marque-page offre une liberté de lecture.Il suffit de le placer à l’endroit souhaité pour éviter une préface ennuyeuse,Les notes d’un prétendu spécialiste.Il est même permis de disposer deux marque-pages pour délimiter avec soinCe qu’il nous plaît de lire.
Le marque-page permet aussi la ruse.Lire deux ouvrages en simultané sans perdre le fil,Retrouver des morceaux choisis quand la mémoire fait défaut.A ce propos, d’ailleurs, le marque-page facilite l’existence de celui qui n’a pas la mémoire des chiffres.
On peut en changer à volonté !Le marque-page a certes une forme un peu engoncée, sans fantaisieMais brille pourtant d’originalité dans ses déclinaisons multiples :Image pieuse, publicité, cadeau de fête des mères, poèmes blêmes, parfois engagés,Reproduction de luxe plastifiée en provenance directe d’un musée national…Bref, chacun trouvera celui qui convient à SA lecture.
Le marque-page est plein de civisme. Il évite les pages écornées, les livres retournés, Ouverts à outrance.Un vrai protecteur de l’écriture.
Objet de flatterie, de petite arrogance même, lorsque, dépassant un peu plus que d’ordinaireIl montre, à qui peut le voir, que des 500 pages annoncées, 300 ont été déjà lues.
Cécile PELLERIN
2008